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Chapitre IV - Le monastère

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Kragor:
Ba'zin écouta dame VAmna parler de son monastère et du chemin suivi par les novices. Il y trouva quelques ressemblances avec ce qu'il avat vécu au temple avec son guide  An'Entor mais en plus long et plus compliqué.
Néanmoins il y retrouva une certaine sagesse qu'il avait un peu perdue durant toutes les aventures qu’il avait vécu depuis son départ de son pays natal qui lui laissait une certaine morosité, se rappelant les journées chaudes dans les sables autour du temple avec ses camarades novices comme lui.
Parfois il pensait à eux et se demandait où ils en étaient de leur quête et s'il les reverrait un jour.
Il pria la dame car la mélancolie le gagnait petit à petit tout ler long du chemin dans ses montagnes inhospitalières. Il enviat un peu Fazaïm, son compagnon de pays, d'être occupé à s'instruire, cela lui épargnait la nostalgie du pays.

Atorgael:
La veille d'arriver au monastère, Vamna raconta l'histoire de Nalanda, le fondateur du monastère.

Le premier abbé du monastère est le noble abbé Nalanda. Un homme venu du nord même si rien ne peut confirmer cette information si ce n’est la description de sa stature imposante et son comportement ombrageux. Les rares écrits qui le décrivent parle d’un homme puissamment bâti capable de terrasser un taureau à main nue. Les histoires enjolivent très certainement la réalité et ce que l’on sait de ses origines sera toujours sujet à caution.

Ce qui reste le plus fiable, ce sont les précieux écrits du frère Ohuka, premier adepte officiel de Nalanda. Les deux hommes se rencontrèrent dans de bien tristes circonstances : au fond des mines de la maison Ravèse de Lothrienne.

Tous deux esclaves sous le joug des Ravèse, ils passèrent de longues années à extraire minerai et pierres précieuses de la terre gelée de Lothrienne. Les deux hommes n’auraient jamais dû se croiser mais le destin fit, comme à son habitude, comme bon lui sembla.

Ohuka était un frêle comptable, tenant les comptes de tout ce qui se déroulait dans les mines, gérant les inventaires, rapportant les chiffres de production et notant les nouveaux esclaves venus remplacer les défunts. Son érudition et son faible physique lui épargnèrent les tâches les plus pénibles.

Nalanda, lui, se trouvait au plus profond des mines où sa carrure faisait des merveilles. Le travail y était pénible et dangereux et bien des fois il échappa à des catastrophes qui emportèrent d’autres mineurs à côté de lui. Fort, orgueilleux et parfois violent, Nalanda faisait tout pour survivre dans ces mines, quitte à s’affranchir de toute humanité ou bienveillance envers les plus faibles. Il arriva un moment où les autres mineurs se méfièrent du nordique et s’en tinrent à bonne distance, une superstition faisait même courir le bruit que là où Nalanda creusait, les morts remontaient aussi vite que les pierres précieuses.

Ohuka rapporte que c’est là que Nalanda fit la connaissance d’un sage qui allait changer sa vie et celle de tous les esclaves.
Nul ne sait le nom de ce sage, les plus imaginatifs pensent même qu’il s’agissait de Forgeron en personne venu remettre Nalanda sur le droit chemin ou d’un dragon malicieux venu fomenter une révolte au sein de mines. Quelle que soit la vérité, le sage enseigna au colosse quelques temps durant la nécessité de s’intéresser au sort des autres et de tout faire pour les sortir de leurs conditions et les guider vers une vie meilleure. A la mort du sage dans l’effondrement d’une galerie, Nalanda changea d’attitude, il devint plus attentif à cet environnement hostile et bientôt la vision et le désir d’un monde meilleur s’imposa à lui.

Des semaines durant, il répéta et prêcha autour de lui les paroles du sage y appliquant sa propre philosophie de vie faite de rudesse nordique.
Quand les esclavagistes apprirent ces agissements, ils l’isolèrent et le punirent durement pendant des jours sans le tuer car sa force était bien trop précieuse pour être ainsi gâchée. Brisé, son corps mit longtemps à retrouver toute sa vigueur.
Ce fut pendant sa convalescence que Nalanda et Ohuka se rencontrèrent.

Le scribe devint son soigneur, pansant ses plaies et l’aidant même à se nourrir au début. Nalanda eut ainsi le temps de réfléchir et d’échanger avec Ohuka dont l’érudition l’impressionna.
Ohuka lui apprit les rudiments de la lecture et de l’écriture, l’aidant à poser ses idées encore confuses quant à ce qu’il convenait de faire pour les esclaves de la mine et pour sa vie future.

Quand il retourna dans les mines, Nalanda savait ce que destin avait prévu pour lui et cessa de résister aux responsabilités qui lui incombaient. Au nez et à la barbe des surveillants, il lança la révolte des esclaves qui éclata quelques semaines plus tard.
Elle balaya tout sur son passage, les mines furent rendues inutilisables, noyées par le torrent voisin qui servait à nettoyer les tonnes de terre extraites afin d’en sortir les pierres si convoitées. La révolte enfla et embrasa le domaine séculaire de la maison Ravèse qui disparut ainsi de la surface d’Eana.
La réaction des voisins et alliés des Ravèse fut trop tardive et trop timide, quand ils arrivèrent, les esclaves avaient disparu, éparpillés dans les Drakenbergen tout proches.
Nombreux furent ceux qui retournèrent chez eux profitant de cette liberté inespérée, d’autres sans attache ou trop loin de leurs foyers suivirent Nalanda dans les montagnes.
Ohuka fut l’un d’eux.

S’ouvrit alors un nouveau chapitre pour Nalanda qui se vit charger de la survie d’une petite troupe d’une cinquantaine de personnes venues de tous horizons. Chacun apprit du groupe, tous renforcèrent leurs talents et en apprirent de nouveaux.

C’est au prix de ce partage de connaissance sans retenue que les anciens esclaves réussirent à survivre dans l’environnement hostile des Drakenbergen et qu’ils parvinrent en quelques années à bâtir le monastère sur un pic isolé des montagnes.

Allywen:
Allywen écouta attentivement l'histoire de Nalanda, le fondateur du monastère où vivait Dame Vamna, et que celle-ci venait de leur narrer
Je trouve vraiment intéressant l'histoire que vous venez de nous raconter. Je me pose quand même une question. Lorsque votre monastère fut créé par Nalanda, il venait de se libérer du joug des Ravèse où il était prisonnier, mais je pense qu'il ne devait y avoir à l'époque que des hommes qui travaillaient dans les mines. Comment se fait-il alors que vous Dame Vamna, qui êtes une femme, êtes dans ce monastère, et qui fut créer apparemment par des hommes à l'origine, ou alors quel est l'évènement qui arriva dans ce monastère et il y a combien de temps pour que les femmes puissent y être acceptées ?
demanda Allywen à Dame Vamna

Atorgael:
Vamna souria à la question du guerrier avant de lui répondre :

" Croyez-vous que l'esclavage est réservé aux hommes ? De nombreuses femmes de toutes espèces d'ailleurs travaillaient dans ces mines, comme c'est toujours le cas de nos jours.
Quant à accepter des femmes au sein du monastère, la question ne s'est jamais posée, elles ont toujours été présentes.
Nous sommes ouverts à tous ceux et toutes celles qui veulent apprendre, se perfectionner ou même ceux qui veulent prendre du recul par rapport au reste du monde.
Vous serez sûrement étonnés par la diversité que les murs du monastère accueillent cher Allywen.
En ce qui me concerne, j'ai été confiée au monastère toute petite, c'est ma maison, tout simplement. "

Allywen:
Allywen fut surpris de la réponse de Dame Vamna
He ben je suis désolé je ne m'attendais pas à cette réponse, que des femmes aient été utilisées dans des mines, alors que normalement elles ont moins de force, me surprend. Mais enfin l'imagination des esclavagistes n'a pas de limites. Sur ce je vous remercie pour votre réponse Dame Vamna

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